Voici un tuto qui n'en est pas un, mais qui est un retour d'expérience sur le choix des outils à air comprimé et de tout ce qui gravite autour.
CHAPITRE 1 - CHOIX DU COMPRESSEUR ET DES OUTILS
QUESTION: Avez vous VRAIMENT besoin d'air comprimé?
C'est la 1ère question à se poser, lorsque l'on veut s'équiper.
Généralement, l'amateur éclairé de bricolage voit surtout un outil avec des yeux remplis d'amour: la clé à choc pneumatique! Venant à bout des écrous les + serrés, dans un bruit qui fleure bon les ateliers pros, avouons que cela fait rêver! http://www.youtube.com/watch?v=QeFhtt8XEQg
On ignore cependant que beaucoup (la plupart même...) de ces outils existent en électroportatif. Oui oui, même la clé à choc, Facom ou Chicago Pneumatic en proposent à leur catalogue.
http://etools.cp.com/cpvscatalogue/inde ... sortby=0.5
Les outils pneumatiques ont cependant certains avantages par rapport aux électriques
- Plus légers
- Bien moins chers à performances équivalentes. Une bonne clé à choc pneumatique se trouve à partir de 100-120€, la même en électroportatif va chercher au delà de 300-350€.
- Pour certains travaux spécifiques, ils sont plus sécurisants. Vous pouvez par exemple poncer une carrosserie à l'eau avec une ponceuse pneumatique, chose difficilement envisageable en électrique
Les outils pneumatiques sont ils alors LA solution miracle? Par forcément, car contrairement aux "électriques" alimentés par le réseau domestique en 220V, les "pneumatiques" doivent être alimentés en air, par un compresseur.
Déchiffrer les informations techniques du compresseur
Le compresseur est la pièce maîtresse de l'équipement. C'est lui qui est en charge de fournir de l'air comprimé, grâce à un moteur alimenté électriquement, en 220 ou 380V.
Il en existe de nombreux modèles, de toutes tailles, et surtout à tous les prix. Pour un usage chez un particulier, les tarifs vont de 80 à 700€.
La différence viendra du volume de la cuve, et de la puissance du moteur.
Quels sont les paramètres à contrôler?
Sur la fiche technique, il faut retenir surtout:
- La puissance -et le type- du moteur (en cv)
- Le volume d'air restituée (en litres par minute)
- La capacité de la cuve (en litres)
- Le volume d'air aspiré (en litres par minute)
Généralement les valeurs d'air aspiré et restitué sont exprimées à une pression donnée, généralement 7 bars. On verra pourquoi un peu plus bas.
1) La puissance du moteur
On peut penser que plus le moteur sera puissant, mieux ce sera. Et bien c'est tout à fait vrai
Un moteur plus puissant sera capable de faire tourner un (ou des) piston(s) plus gros, donc de fournir davantage d'air (en aspiration ou en restitution).Il existe 2 architectures, avec 1 ou 2 cylindres. Les bi-cylindres sont à majorité en V, pour un meilleur refroidissement, et sont entrainés par une courroie.
Les puissances varient entre 1,5 et 3,5cv, là encore pour des modèles domestiques en 220V, pour obtenir des puissances supérieures (5,5cv), il faut passer par des compresseurs alimentés en 380V.
2) Le volume d'air restitué
Il s'agit tout simplement du volume d'air, en litres/minute, que le compresseur est capable de fournir. Sur les brochures, c'est systématiquement associé à une pression, généralement 7 bars. Tout simplement car beaucoup d'outils sont conçus pour fonctionner (ou donner le meilleur rendement) à une pression assez élevée. Et cette dernière est souvent de 6,5 bars, on arrondit donc à 7.
Pour visualiser, c'est très simple: imaginez l'outil à air comprimé le plus basique qui soit: la soufflette.
Quel serait l'intérêt de souffler avec un filet d'air à peine équivalent à une petite brise? Aucun
Il faut donc sortir une pression minimale pour assurer l'efficacité de l'outil. Même chose pour les outils plus perfectionnés, comme les meuleuses, les ponceuses ou autres boulonneuses. Leur moteur nécessite un certain débit d'air pour fonctionner. Imaginez ce que donnerait votre belle perceuse Bosch, ou une tondeuse à gazon électrique branchées sur un allume-cigare 12V... C'est la même chose avec l'air comprimé 
Selon les modèles, les brochures donnent un volume d'air restitué à 7 bars variant entre 90 et 350L/min!
Mais là encore, se pose une nouvelle interrogation. Si on regarde la doc du compresseur le + puissant disponible dans la grande surface brico près de chez vous, on lit:
Moteur bicylindre en V de 3cv
Volume d'air restitué à 7 bars: 310L/min
Affiché à + de 500€!
Ce devrait donc être une jolie bête, à même de remplir toutes les tâches. Mais quand on lit la doc technique d'une clé à choc, on y lit une consommation en charge de 620L/min
Est-on bloqué, malgré ce compresseur, qui sans être un modèle pro est déjà un joli bébé? Non, la clé pourra servir à pleine puissance, grâce à une réserve tampon, la cuve. Ce qui nous amène directement au point suivant à vérifier lors du choix du compresseur
3) La capacité de la cuve (et sa pression maximale)
Nous venons de voir qu'un bon compresseur est capable de fournir 310L/min, mais qu'une clé à choc de qualité peut nécessiter 620L/min! La cuve est là justement pour assurer une réserve d'air tampon aux outils les + gourmands.
Sur les brochures, on voit que les compresseurs sont équipées de cuves variant entre 20 et 200L, là encore pour des modèles grand public, et que les pressions maximales varient entre 8 et 10 bars.
Votre cuve contiendra donc [volume cuve en litres]x[pression en bars]
Dans le cas d'un petit modèle, affiché à un peu plus de 80€, on voit une cuve de 24L, une pression max de 8 bars. Il contiendra donc au maximum 24x8 = 192L d'air
Par contre, le plus gros indique une cuve de 150L et une pression max de 10 bars, il contiendra donc 150x10 = 1500L d'air!
Dans le cadre d'une clé à choc, on a vu qu'elle nécessitait une pression minimale de 6,5 bars pour fonctionner. Donc, dès que la pression de la cuve descends sous ces 6,5 bars, elle ne fonctionne plus (du moins pas à sa capacité max).
On a donc avec le "gros" compresseur 10-6,5 = 3,5 bars "de réserve", soit 3,5x150L = 525 litres utilisables immédiatement. Vu que la clé à choc consomme 620L/min en charge, le calcul est simple: 525/620 = 0,84 minutes, soit 51 secondes. Et 51 secondes d'utilisation continue de la clé à choc, c'est AMPLEMENT suffisant
On peut refaire le calcul avec le "petit" compresseur de 24L et 8 bars. On a ici 1,5 bars "utiles" (8-6,5), donc 1,5x24 = 36L utiles. Ce qui donne 36/620 = 0,058 minutes soit un peu plus de 3 secondes d'utilisation
La conclusion vient d'elle même, ce petit compresseur ne suffira en aucun cas à alimenter une clé à choc.Plus la cuve est volumineuse, plus l'outil pourra fonctionner longtemps, c'est logique:
Un compresseur de 100L et 10 bars contient 1000L d'air -> la clé à choc de notre exemple peut fonctionner 34 secondes
Avec une cuve de 150L et 10 bars, on a 1500L d'air -> La clé peut fonctionner 51 sec
Avec une cuve de 200L et 10 bars, on a 2000L d'air -> Cette même clé peut fonctionner 1 minutes et 7 secondes
Toutefois, 2 contraintes vont entrer en jeu, le poids et surtout l'encombrement de cette cuve! Et évidemment le prix: avec le même moteur, le compresseur de 150L coûte environ 510€, le 200L passe à quasiment 650€...
4) Le volume d'air aspiré (en litre par minutes)
Dernière valeur à prendre en compte, le volume d'air aspiré. Bien qu'un compresseur soit fait pour souffler, et non aspirer (sinon ça s'appellerait un aspirateur), cette valeur est toutefois assez importante, et dépends directement de la puissance du moteur. Il s'agit de la capacité du compresseur à regonfler sa cuve.
Là encore la valeur normalisée est exprimée à 7 bars, car c'est généralement le seuil ou le compresseur va redémarrer pour se recharger en air.
Reprenons l'exemple du compresseur 150L/10 bars, sa doc technique indique 350L/min aspirés à 7 bars.
A sa capacité max, il contient donc 150 litres d'air à 10 bars, soit 1500L.
On utilise un outil pneumatique (peu importe lequel) qui consomme de l'air, jusqu'à la pression fatidique de 7 bars, ou il perds son efficacité. Il reste donc dans la cuve 150L x 7 bars, soit 1050L d'air.
A 7 bars, le compresseur va redémarrer et regonfler sa cuve. Il doit récupérer 1500L - 1050L, soit 450L d'air. Vu qu'il peut aspirer 350L/min, là encore, calcul simple: 1 minute et 17 seconde pour retrouver ses 10 bars, et qu'on puisse s'en servir à nouveau!
Si on reprends la clé à choc évoquée plus haut, on peut s'en servir 51 secondes, puis on droit attendre 1 minute 17 le temps que le compresseur se recharge.
C'est ici que le double effet Kisscool d'une grosse cuve intervient! Si grâce aux 200L on a pu se servir de l'outil plus longtemps, évidemment il faudra aussi...plus longtemps pour la recharger! Même punition au moment de démarrer le compresseur avant de se mettre au travail! Partant de 0 (compresseur à l'arrêt), pour arriver à pleine capacité de 1500L, il faudra plus de 5 minutes ou le compresseur tournera non stop.
/!\ Ces 350L/min sont purement théoriques, car il faut savoir que plus la pression dans la cuve est élevée, plus c'est compliqué d'augmenter encore la pression. Il faut ainsi plus de temps pour faire passer la cuve de 8 à 10 bars, que de 2 à 4 bars
Ainsi, + la pression augmente à l'intérieur de la cuve, plus le volume d'air aspiré se réduit.
N.B: Avant de me faire agresser par des profs de physique (
), je précise que les calculs ci-dessus ne prennent pas en compte la thermique, et sont donnés à titre purement indicatif. En effet, comprimer de l'air fait augmenter sa T°, et décompresser fait baisser la T°. Si on pose la main sur la cuve lors du gonflage, on remarque en effet qu'elle chauffe légèrement, inversement à la décompression. On devrait donc prendre en compte ce paramètre, mais il s'agit ici d'un dégrossissage rapide 
Choix du compresseur en fonctions des outils
Ca semble une évidence, mais Il faut donc acheter le compresseur en fonction des outils que l'on veut utiliser et surtout savoir conscience qu'il sera impossible de travailler en continu avec tous les outils du marché, bien que les notices puissent laisser croire le contraire.
Voici les outils classés par ordre de consommation, du moins au plus exigeant
Poignée de gonflage (pneus, matelas, ballon...)
Agrafeuse
Peinture à l'aérographe (modélisme ou petits dessins)
Pistolet à colle
Soufflette
Perceuse
Burineur
Pistolet à crépi
Cliquet
Clé à choc
Peinture
Meuleuse droite
Meuleuse d'angle
Sablage
Ponçage
En vert, ceux qui peuvent être réalisés avec de petits compresseurs (50L et moins), en orange ceux qui nécessitent un compresseur moyen (100L), en rouge ceux accessibles avec un gros compresseur (150 à 200L) et en noir ceux qui peuvent être réalisés avec ce même compresseur, mais au prix d'un peu de patience, le temps de recharger la cuve.
/!\ Il faut toujours consulter la fiche technique de l'outil dont on veut s'équiper, et ne pas prendre la liste ci-dessus pour une vérité universelle. En effet, la consommation de la plupart des outils dépends de leur taille.
- Il existe ainsi de nombreux modèles de soufflettes, allant de la petite pour enlever rapidement de la poussière sur du matériel informatique par exemple, jusqu'au modèle qui souffle à 10 bars, et qui mettra à genoux rapidement n'importe quel compresseur, y compris de taille respectable.
- Idem pour la perceuse, sa consommation est directement fonction du forêt utilisé, et du matériaux attaqué (tôle de carrosserie ou béton...)
- Pour la peinture de carrosserie, l'élément principal reste le pistolet, qui doit être capable de réguler le flux d'air pour qu'il soit le plus constant possible. Attention au temps disponible selon la pression qu'il demande, rien de plus frustrant que de ne plus avoir assez de pression juste au milieu de la mise peinture d'un panneau de carrosserie
- La clé à choc, bien que grosse consommatrice, est accessible avec un compresseur moyen, son utilisation étant très brève.
- Au contraire, le sablage ou le ponçage, bien que moins consommateurs à un instant T, sont classés en noir, puisqu'il nécessitent une grosse cuve afin de pouvoir travailler confortablement. Il est illusoire de vouloir sabler sa façade d'une traite avec un compresseur grand public, même si le débit peut-être assuré, il faut éviter de faire fonctionner le moteur en continu.
Une fois que l'on a bien assimilé la notion de consommation d'air des outils, il faut ajouter 2 variables pour éviter une usure prématurée du compresseur
- Il est généralement admis que le moteur ne doit fonctionner que 50% du temps. Ainsi, même s'il peut restituer 300L/min à 7 bars et donc en théorie alimenter en continu un outil consommant autant, on se servira toujours de la cuve comme tampon pour permettre au moteur de refroidir.
- De même, on se limitera à 20 démarrages par heure.
Et le compresseur d'occasion?
Tout comme les célèbres "S2000 d'occase" ou les ponts élévateurs, il peut être tentant de se tourner vers le marché de l'occasion. Il faut toutefois être très vigilant, tout comme pour l'achat d'un véhicule (et même davantage...)
La première question a se poser est la raison de la vente. S'il s'agit d'un matériel pro ou semi-pro, n'est-il pas à bout de souffle, avec des frais de remise en état dépassant sa valeur? Un compresseur doit être régulièrement entretenu pour durer. L'ancien proprio a t-il fait les vidanges? Les filtres à air ont-il été nettoyés? Le cas échéant, attention à l'usure du moteur! Segmentation usée, consommation d'huile, manque de compression... Le mieux est de procéder à une mise en pression, et de vérifier si les chiffres sont cohérents. Si vous mettez 15 minutes pour gonfler une cuve de 100L, il y a un souci... Idem s'il a du mal à dépasser les 4 bars...
Une autre source d'inquiétude, non des moindres, et difficile à déceler est la corrosion interne de la cuve! Il y a toujours de la condensation dans une cuve, et cette dernière doit-être purgée après chaque utilisation. Sinon, la corrosion s'installe insidieusement, et au bout d'un moment, ce qui doit arriver arrive:
Photos issues du forum Passion-Mecanique
Le propriétaire s'en est "juste" sorti avec quelques fractures...
N'oubliez pas que vous avez une bobonne de 100, 150 ou 200L à côté de vous, gonflée à 10 bars. C'est une bombe en puissance! Tout compresseur vendu neuf est certifié, et la cuve a été éprouvée. La réglementation en vigueur indique:
Citer:
Les cuves d'un volume supérieur ou égal à 25 litres sont soumises à une épreuve hydraulique obligatoire tous les 10 ans, et à une visite interne qui comprend aussi le contrôle visuel des soudures et l'aspect général des parois. Ces cuves doivent portées sur leur plaque d'épreuve, généralement ovale et en cuivre, le poinçon à tête de cheval de l'organisme de contrôle agréé et la date de l'épreuve hydraulique.
Voici ici le lien d'une opération coup de poing chez les garagistes en Alsace suite à un accident survenu à Dijon avec l'explosion d'une cuve de 300L, ayant pour résultat le décès de l'opérateur http://www.alsace.developpement-durable ... 7a62e2.pdf
Bilan de l'opération: 32 garages visités, 37 compresseurs contrôlés, 90% des garagistes n'ont pas fait la mise à l'épreuve réglementaire, ou n'ont pas pu le prouver (absence de justificatifs).
Êtes vous encore certains de vouloir ce compresseur pas cher d'occase trouvé sur Internet?
La mise à l'épreuve est bien connue des clubs de plongée sous-marine, qui sont eux aussi obligés de faire une mise à l'épreuve des bouteilles de plongée par des organismes certifiés. C'est même encore plus nécessaire, vu que les bouteilles sont gonflées jusqu'à 200 bars (!)
CONCLUSION
Les outils à air comprimé offrent un confort de travail et une puissance difficilement égalable par l'électroportatif, et sont largement plus accessibles financièrement. Mais ce choix ne se fait pas à la légère, et l'investissement de départ sera non négligeable. En regardant les notices des fabricants, en calculant le volume d'air utilisable, vous aurez compris par vous même qu'il est illusoire de vouloir bricoler correctement avec des outils performants avec un compresseur à 150€... A part l'usage d'une soufflette (et encore, en vérifiant sa consommation d'air) et pour le gonflage des pneus, les compresseurs d'entrée de gamme ne produiront pas grand chose à part du bruit. Et ils s'useront très vite à force de les solliciter.
Il peuvent toutefois suffit à ces 2 usages (pour lesquels on ne peut PAS se passer d'air comprimé
), et pour le reste, on pourra s'équiper en électroportatif... A vous de voir! CHAPITRE 2 - INSTALLATION, UTILISATION ET ENTRETIEN DU COMPRESSEUR
CHAPITRE 2 - INSTALLATION, UTILISATION ET ENTRETIEN DU COMPRESSEUR
Les marques les + répandues, du moins en Grande Surface Brico sont
- Prodif http://www.prodif.com/ , dans le 78
- Mecafer http://www.mecafer.com/ , à Valence, dans le 26.
On trouve aussi Michelin qui propose un compresseur 100L "Airmaster".
Les couleurs sont variables, sur certains sites on trouve le Prodif 100L 3cv en gris
mais aussi en rouge
Peut-être qu'il existe des subtilités entre les 2 (bien qu'ils semblent identiques, seules les boites des filtres à air changent), peut-être n'est-ce qu'une histoire de peinture selon les années... A confirmer. Si vous avez le choix entre les 2, le seul moyen de voir s'il y a des différences est la lecture de la fiche technique (cf Chapitre 1). En cas de doute sur l'âge du compresseur (fond de stock), il reste la lecture de la plaque d'épreuve qui contient la date de la mise à l'épreuve hydraulique de la cuve.
1) Installation
Une fois le choix du compresseur fait, reste à aller le chercher. Prévoir une grosse voiture, et des bras supplémentaires, car c'est lourd! 96Kg pour le modèle 150L, 110kg pour un modèle 200L! Et il n'y a pas beaucoup de prise pour le transporter facilement.
Lors du déballage, il est fourni avec un robinet d'arrêt à brancher (voir plus bas) et 3 roues.
C'est le moment de faire le tour du propriétaire. Voilà le bestiau vu d'ensemble.
C'est un bi-cylindre en V (comme les Harley ou les Ducati
). Le bouchon jaune est l'orifice du remplissage d'huile (cf le chapitre entretient un peu plus bas)On aperçoit en arrière plan la courroie de transmission, ainsi que le ventilateur de refroidissement. La notice recommande de placer le compresseur à + de 50cm d'un mur pour assurer un flux d'air suffisant. Vu les T° actuelles, surtout dans le garage non chauffé, ce ne sera pas la peine
A noter qu'il est déconseillé d'utiliser le compresseur par une T° inférieure à 3°C, pour éviter d'abîmer le moteur.
A l'avant de la cuve, on visse le robinet de purge rapide. Son ouverture est variable, heureusement, car ouvert à fond à 10 bars, il y a une sacré pression qui s'échappe... Un vrai réacteur d'avion. Généralement, une ouverture à 45° suffit largement.
Le cœur du système: les manos et le robinet de réglage.
Le manomètre de gauche indique la pression dans la cuve. A noter qu'au repos il indique 0, ce qui est étrange, car la pression à l'arrêt doit être la pression atmosphérique, soit 1 bar
Le manomètre de droite indique la pression de sortie sur l'embout (S), qui est réglable via le robinet (R). On tourne dans un sens pour augmenter la pression de sortie, dans l'autre sens pour la diminuer. Ce réglage permets de ne pas envoyer toute la pression dispo dans l'outil, pour ne pas l'endommager.
A noter que pour des raisons de coût, les manos de base sont "low cost", et que les amateurs éclairés les remplacent par des modèles + précis. Ce sera fait
Ce compresseur est aussi équipée d'une "sortie directe" (D), qui comme son nom l'indique est située en sortie de cuve. On y envoie toute la pression dispo dans la cuve. Cette sortie est à privilégier pour les outils très consommateurs. La clé à choc par ex, sera reliée directement à cette sortie.
Tous les compresseurs n'en sont pas équipés, à vérifier lors de l'achat. Si le compresseur convoité ne dispose pas de sortie directe, vous pouvez en mettre une à la place du robinet de purge. Tous les embouts/raccords se trouvent en grande surface brico.
Signe que le compresseur est plutôt dans le "haut de gamme", il est équipé d'origine d'un filtre pour purifier l'air de son eau et de son huile. Sans ça, l'air en sortie est plutôt gras. Ce peut-être gênant pour certains outils, comme la soufflette, ou il préférable de souffler un air "pur".
Là encore, ce type de filtre peut-être ajouté par la suite.
Le "cerveau" du compresseur: le pressostat. Il contient l'interrupteur ON/OFF (le bouton noir situé au dessus), mais c'est aussi (et surtout) lui qui va garantir une pression minimum et maximum dans la cuve.
C'est donc lui qui va couper le moteur dès que la pression max est atteinte, et qui va le relancer dès qu'elle tombera sous une valeur donnée. De mémoire, il coupe à 9 bars sur le mien, et relance le moteur dès que la pression est retombée à 6,5 bars (delta de 2,5 bars utilisés sur les compresseurs)
Ca se règle via une vis, on peut passer à 10 bars max, avec relance du moteur à 7,5 (10-2,5). Mais je n'ai pas encore joué avec ça
On veillera évidemment à ne pas dépasser la pression max admissible, même s'il y a une soupape de sécurité
Certains pressostats sont "programmables", avec pression max, pression de déclenchement, et même le nombre de démarrages. Mais ce n'est pas le même prix, et c'est réservé à des compresseurs pro.
On peut empêcher le regonflage de la cuve, tout simplement en mettant l'interrupteur sur OFF.
Concernant les roues, c'est clairement du low-cost, en plastique dur
Problème, il est recommandé pour la longévité du compresseur d'éviter les vibrations et de le placer sur silentblocs. Donc soit vous remplacez les roues par des modèles gonflables, soit vous ne le placez pas sur ses roues et vous le fixez à des silentblocs, soit vous faites comme moi: vous le placez sur un tapis isolant qui absorbe les vibrations. Ca se vends en grande surface brico, pour placer sous des machines à laver, des groupes électrogènes ou des compresseurs (ça tombe bien )
On inspecte les différentes étiquettes. Ici les données du compresseur, qu'on connaissait déjà grâce à la fiche technique.
Cocorico!
Même si en fouillant bien, on remarque qu'il est très certainement assemblé en France, mais pas 100% Made in France.
L'étiquette sur le moteur indique "Western Motor Group, Co, Ltd", une rapide recherche sur Internet indique que le moteur serait Américain, fabriqué à Rockford, dans l'Illinois : http://wms1.com/
Pas mal de compresseurs sont fournis avec un moteur "Made in China", donc pour une fois que ce n'est pas le cas, savourons
A noter que contrairement à du no-name, toutes les pièces détachées sont disponibles, les références sont fournies sur la notice du compresseur. C'est de bonne augure pour le sérieux du S.A.V. (en espérant y avoir le moins recours possible
)
La traditionnelle étiquette de sécurité. On remarque une donnée très importante: 96dB LWA. LWA est une norme Européenne pour la mesure des nuisances sonores.
Voici pour référence les niveaux de bruit
Vous aurez compris que le compresseur est une source de danger potentiel pour vos oreilles, des protections sont donc vivement recommandées. Voici pour moi le 1er accessoire à acheter pour jouer avec votre compresseur
Il est recommandé de toujours porter des protections auditives, surtout en intérieur ou le bruit est confiné à cause des murs.
- Le compresseur peut se remettre en route sans prévenir (dès que la pression est retombée à 6,5, le moteur redémarre. Comme vous êtes en train de bosser, vous n'avez pas le nez devant les manos donc vous ne savez pas quand le moteur va se relancer
- La plupart des outils sont bruyants, même la soufflette qui est dans les fréquences aïgues
- Idem à la purge du compresseur, quand vous ouvrez le robinet en sortie de cuve, ça fait du bruit!
Donc ne jouez pas avec votre santé, protégez vous les oreilles!
Prennez aussi en compte ce bruit pour ne pas déranger vos voisins un Dimanche. Un compresseur qui charge en extérieur, c'est aussi pénible qu'une machine à gazon pendant la sieste!
2) Entretien du compresseur
Vu que vous avez investi dans du matériel couteux, autant tout faire pour qu'il dure le + longtemps possible
1ère chose à faire avant chaque démarrage, contrôler le niveau d'huile via le hublot en façade.
L'huile est une minérale classique, il ne faut surtout pas utiliser de la 100% synthèse, trop détergente, le moteur casserait rapidement. L'huile se vends en bidon d'un litre au rayon compresseur, c'est de la Mecafer, SAE40.
La 1ère vidange devra avoir lieu au bout de 100h d'utilisation, puis toutes les 300h. Etant donné que pour 99% d'entre nous, nous aurons un usage amateur très loin des 100h de fonctionnement par an, une vidange annuelle suffira.
Il faut aussi vérifier le serrage des 2 culasses. C'est fait en usine, mais après quelques heures de fonctionnement, il faudra contrôler et resserrer à 25Nm
Il faudra aussi vérifier l'état des 2 filtre à air (un par cylindre) et vérifier leur état pour éviter une trop grande usure du moteur. Comme sur une voiture. Surtout qu'un garage peut être assez poussiéreux.
Le compresseur devra idéalement être rodé, même si comme pour les voitures actuelles, le constructeur est assez obscur sur ce point. On pourra le faire tourner "à vide" pendant 5 à 10 minutes environ (moteur en marche et robinet de purge ouvert à fond) pendant les 15 premières heures de fonctionnement (Merci au forum http://www.forum-passion-mecanique.fr/ pour ces précieux conseils)
La cuve devra aussi être purgée après chaque utilisation, pour éviter les soucis de corrosion donc on a parlé plus haut. Il faut pour cela ouvrir le robinet de purge rapide pour évacuer la pression, puis dévisser la petite purge située sous le compresseur, pour éliminer l'eau de condensation. J'ai oublié la photo, pas pratique à faire.
CHAPITRE 3 - USAGE DES OUTILS A AIR COMPRIME
1) les raccords et embouts
On a déjà vu le raccords lors du tour du propriétaire au chapitre 2. On va s'y attarder un peu plus.
Il sont à la norme ISO 6150 de 1988, concernant les "Transmissions pneumatiques -- Raccords rapides cylindriques pour pressions maximales d'utilisation 10 bar, 16 bar et 25 bar (1 MPa, 1,6 MPa et 2,5 MPa)"
http://www.iso.org/iso/fr/catalogue_det ... mber=12391
Les raccords sont de type "rapide", on les enclenche en appuyant dessus. La bague noire se déplace, et sert de verrouillage.
On y enclenche un embout de ce type
Et vu de l'autre côté.
Voici les embouts vu au détail, soit en femelle:
Soit en mâle:
Ils existent soit en laiton, soit en acier zingué, ce qui explique les différences de couleur
Les filetage existent en 3 tailles: 1/4, 3/8, 1/2. Pour le moment, je n'ai rencontré que des embouts en 1/4 (ceux qui se branchent sur les outils), et en 1/2, pour la grosse sortie de purge rapide.
A noter toutefois que ces embouts de base ne sont pas sécurisés. Lors du débranchement, en tirant la bague noire en arrière, l'embout est projeté à cause de la pression résiduelle. Croyez moi, à 9 bars, ça réveille
Le bruit ressemble à une petite détonation.Il faut donc être averti que l'embout peut se libérer assez violemment. Ces embouts de base sont à la norme ISO 6150B
Dans un souci de sécurité accrue, il existe des raccords à la norme ISO 6150C, ou ISO 4414, dits "Anti coup de fouet".
On appuie sur le bouton bleu, la pression s'évacue, et on peut enlever l'embout sans risque.
Evidemment, c'est encore un investissement supplémentaire (quoique très raisonnable vous en conviendrez
)
A noter que les embouts ISO 6150C sont plus longs que les 6150B. Je n'en ai jamais vu en Grande Surface Brico, il faut passer par des sites d'équipement "pro". L'embout requis par l'outil est précisé sur la doc technique de l'outil.
Voici un extrait de doc d'une clé à chocs
On voit bien que c'est un embout 1/4.
2) la tuyauterie
Une fois que l'on a identifié les embouts et raccords, il reste à les relier entre eux, et surtout à transporter l'air entre le compresseur et l'outil, car vous serez surement amené à bosser à une certaine distance du compresseur. C'est le rôle du tuyau d'air
Esthètes bricoleurs, vous êtes chanceux car il en existe de toutes les couleurs, pour pouvoir les assortir à votre compresseur, votre voiture, ou à la déco du garage
On peut même en trouver avec des enrouleurs, pour éviter de laisser trainer le tuyau n'importe ou, et de finir par marcher dessus (quoique c'est solide, ce n'est pas grave) ou de se prendre les pieds dedans (c'est + embêtant car on peut se faire mal)
En tant que membre éminent du JaPalC, j'en ferais un moi même avec une vieille jante en tôle, peinte comme il se doit
Avant de se précipiter sur le tuyaux de la couleur qui vous plait le +, attardons nous quand même sur quelques données.
- Les normes imposent que les tuyaux soient "blindés" (entourés d'une tresse métallique) pour un travail au delà d'une certaine pression. C'est à contrôler pour le principe, mais je n'ai pas souvenir d'avoir vu des tuyaux non blindés
- La longueur du tuyau, évidemment. J'aurais tendance à prendre le + long possible, pour éviter d'avoir à déplacer le compresseur. J'ai pris 20 mètres, ce devrait être suffisant
- La pression max admissible par le tuyau est à vérifier, mais nos compresseurs amateurs sortent rarement + de 10 bars, et tous les tuyaux qu'on rencontre dans le commerce peuvent les supporter.
- Il y a aussi une dernière spécification, sous la forme 6x11, 8x13, 10x17, etc etc... Il s'agit du diamètre intérieur et du diamètre extérieur. Il faut que le tuyau soit à même de fournir l'outil suffisamment. Il ne sert à rien d'avoir un compresseur de la mort, un outil haut de gamme...si le tuyau est trop étroit pour alimenter l'outil avec un débit convenable
Dans de cas, la règle du "qui peut le plus peut le moins" est valable: prenez le + gros diamètre dispo, en vous assurant que les embouts fournis soient compatibles avec vos raccords.
On peut aussi se pencher sur la fiche technique de l'outil. On ressort la doc de la clé à choc évoquée ci-dessus, et on lit:
On voit que le diamètre minimum du tuyau pour cette clé et de 13mm.
/!\ On préférera acheter des tuyaux dont les raccords sont déjà fixés. Cela assure un montage de qualité fait en usine.
Sinon, on peut acheter les tuyaux "nus" et monter soi-même les raccords de notre choix, mais il faudra être soigneux pour éviter que le raccord ne saute sous la pression, et que le tuyau fouette tous ce qui est à proximité, y compris vous même!
