Le juge de paix (bonus) : Trajet AR Col de Vergio - Castirla via la Scala di Santa Regina

Ce parcours est le seul endroit où j'ai laissé tomber tout respect des limitations de vitesse, en tout cas dans 2 zones précises, la Scala di Santa Regina et la route du col de Vergio entre le pont "u ponte altu" et la station de Vergio.

Attention, si l'endroit peut sembler de prime abord facile tant la route est propre et globalement aisée, elle cache pas mal de danger. Si je me suis laisser aller à ce moment de plaisir égoïste, c'est non par absence de crainte du pandore mais par une longue pratique de ces kilomètres qui me permet de savoir à quoi m'attendre. Quand tu sais où déambullent habituellement les cochons et vers où sont les virages étroits sans visibilité qu'il faut impérativement passer au pas, ça aide.

Vous allez traverser 2 univers totalement différents :
La Scala di santa Regina (10 km) et son univers minérale avec une route à flanc de falaise, ses virages entre des rochers énormes et ses autobus à contre-sens.
La route du col (19 km) dans sa forêt de pin lariccio, large enfilade de lignes droites parcourue à plusieurs endroits par des hordes de cochons plus ou moins sauvages et brisée régulièrement par des ponts en courbe souvent trop étroits pour se croiser.

Pas la peine que je vous indique la route, il n'y en a qu'une (D84). Toutefois celle-ci diffère suivant le sens dans laquelle vous la prenez, c'est pour cela que je vous conseille de la faire dans les 2 sens. Sous les arbres la descente est plus facile car vous découvrirez facilement la portion de route qui monte et donc les véhicules en sens contraire, par contre les entrées sur les ponts sont plus brusques. Pour la Scala si pour la visibilité le même constat s'impose, cela sera-t-il suffisant pour compenser le fait d'être côté ravin ?

N'oubliez pas un point très important en Corse, ce n'est pas celui qui monte qui a priorité, c'est celui qui est le plus proche d'un endroit où l'on peut se croiser qui s'y arrête et attend l'autre. Toujours se soumettre aux singularismes locaux sauf à devoir au mieux se faire engueuler !

Voilà tout est dit, à vous d'attaquer ces deux endroits aussi exceptionnels pour le conducteur que pour le passager.

Cette fois-ci, j'ai eu la chance de servir de lièvre à 4 levriers dans la montée vers le col. Je les ai aperçus dans mon retroviseur alors que je franchissait le pont "u ponte altu" : 3 Porsche et une Alpine 110 nouvelle génération. Et bien le lièvre s'est servi de toute son agilité pour arriver 2eme au col, battu par une GT3 dans une des grandes lignes droites de la route mais en ne se laissant pas trop distancer ensuite. Cela dit, y a-t-il une quelconque gloire à vaincre avec 500cv, un 80-120 en 2 secondes et une palanquée d'assistances électroniques Les 911 plus anciennes, de l'âge de ma mimix voire plus à priori, sont restées derrière bien que je n'ai jamais bouchonné dans les nombreuses lignes droites, gardant scrupuleusement ma droite sur une route large. Mais bon, la conduite à travers des ponts étroits en virage demande une très forte attention vers la route au dessus du pont que ne voulait peut-être pas tenter leur conducteur ou peut-être de laquelle ils n'était pas contumier. Et ce n'est pas peu fier des performances de ma mimix que je me suis arrêté avec eux au col pour un petit moment de discussion agréable dans le brouillard.

Un dernier point important, l'été toute la Scala est encombrée l'après-midi de voitures garées sur la route, les gens étant à la rivière en dessous, alors comme le croisement est déjà délicat quand la route est libre cela peut vite virer au calvaire entre les véhicules montants et ceux descendants.

Petreto-Bicchsano - Propriano via Quenza, Bavella, Solenzara, Porto-vechhio, l'ospedale et Propriano.

La plus belle au sud d'Ajaccio, car c'est celle qui permet de s'offrir de la belle route corse, bien sinueuse et globalement sûre. Par contre la boucle est très longue, 4h13 d'après Google Map (au printemps, on peut en rêver) pour 202 km.

A Petreto ne pas rater la D420 vers Aullene. Deux cols et un paysage fantastique (voir photos). Ensuite Quenza et Zonza. Le croisement dans Zonza est un peu "exotique". Prendre la D268 vers Bavella et ses aiguilles. Une superbe descente en lacet. Se méfier, le long de la descente, il est quasiment interdit de stationner partout (ligne continue jaune) et ça verbalise.

Arrivée à Solenzara, on reprend une territoriale, la T10, sans doute la plus fréquentée de Corse aux durées de trajet multipliées presque par 2 en saison estivale. Direction Porto-vechhio.

Au 2eme rond-point du "périphérique" de Porto-vechhio prendre la D368 direction Palavese et L'ospedale. Nouvelle série de lacets mais en montée cette fois.
Pas la peine de remonter jusqu'à Zonza, prenez la D67 en direction de San-Gavino-di-Carbini. En cas de raté, on peut aussi y revenir depuis le rond point "exotique" de Zonza.

Ensuite D268 vers Sainte-lucie-de-tallano et Propriano. Vous pouvez éviter Propriano (sans grand intérêt) en prenant directement la T40 puis la D157 vers Porto-pollo qui est une impasse au bout de la D757.

Vous êtes arrivés.

Pour quitter Porto-pollo, et retourner vers Ajaccio, je vous conseille de suivre les panneaux Ajaccio/Petreto-bicchisano sans quitter la D757 jusqu'à Pedreto sinon votre GPS va vous faire visiter une drole de campagne vers Coti-Chiavari puis la D55 vers Porticcio... mais normalement à Porto-pollo vous devriez déjà en avoir plein les bras pour en avoir envie (1h et 42km de petites routes).

Les dix commandements de la conduite en Corse :

Un : Ici nul besoin de pignon de 5eme et par contre renforce ceux de 2 et 3eme.

Deux : Ici le danger vient souvent de l'arrière sous la forme d'une camionnette d'un artisan local qui "lui travaille".

Trois : Ici les animaux sont plus nombreux sur les routes que les cyclistes (hors saison) et ils sont chez eux.

Quatre : Ici ne joue pas à prendre la ligne droite qui suit une série de virages en accélérant, laisse plutôt d'abord passer celui qui te colle au cul depuis l'entrée du premier

Cinq : Ici essaie de suivre les sinuosites du marquage (quand il existe) plutot que de couper les virages, tu verras c'est largement plus sportif.

Six : Ici dépasser la limite de vitesse en ligne droite est à la portée de chacun, la conserver dans les virages, une prouesse.

Sept : Ici quand tu abordes en virage, soit tu laisses un passage suffisant pour celui qui vient d'en face, soit tu le passes au ralenti pour limiter les dégâts d'un éperonnage.

Huit : Ici si tu quittes des yeux cette longue traces grises (ou rousse dans le sud) enfilant des virages et recouverte d'un bitume aléatoire, tu joues ta vie.

Neuf : Ici les nids de poule en formation annoncés par waze ont largement dépassé le stade de la formation pour rentrer dans la catégorie de transformation de la route.

Dix : Ici l'indigène a toujours raison, surtout quand il a tort.



PS : le corse manie la magagne mais reste susceptible