J’avais un peu renoncé à évoquer le livre de Paolo Rumiz "La légende des montagnes qui naviguent", mais arrivé à la page 248 sur 456 je me dis que ce livre a toute sa place dans « La Route Napoléon par le chemin des écoliers », il y a trop de choses qui me plaisent.

1 - D’abord pour plusieurs références à Napoléon, au moins trois huit à ce stade de lecture.
2 - Ensuite pour plusieurs voyages ou road trips en commun qui sont riches d’enseignements (Croatie, Slovénie, Grand Tour de Suisse 2018 et 2019, Route des Grandes Alpes 2016 et 2017).
3 - Pour les multiples moyens de transport, mis à contribution, dont une sympathique Topolino
4 - Pour quelques unes des belles rencontres de ce récit
5 - Et enfin depuis la page 235, pour la découverte des Apennins en Topolino, qui pourrait devenir un projet de road trip





https://www.fcaheritage.com/fr-fr/herit ... t-topolino

Pour revenir au sujet initial, je suis natif du Tarn et Garonne. Ce département a été créé par Napoléon en 1808 sur décret impérial de Napoléon 1ᵉʳ. Il est composé de morceaux de la Haute-Garonne, du Gers, du Lot-et-Garonne, du Lot et de l’Aveyron. Les notables locaux, à la visite de l'empereur, ont plaidé pour la création du département. L'histoire dit que Napoléon aurait posé sa main sur une carte et tracé les contours avec un crayon. L'histoire est belle.... mais la forme subsiste.

Tout le monde a oublié ou voulu oublier que mon île, La Réunion s'est appelée île Bonaparte. L’esclavage n’a pas été aboli à La Réunion à la révolution. En 1796, l’Assemblée nationale a envoyé deux députés, pour faire appliquer le décret d’abolition. Ils ont été proprement foutus dehors et cela a failli mal finir pour eux. En 1793, Bourbon avait pris le nom de La Réunion. L’administration de l’Empereur reprend les choses en main en 1803 et rebaptise île Bonaparte, ce qu'elle restera jusqu'en 1810 à l'occupation anglaise pour redevenir île Bourbon.

Merci Frenchcruiser de cet enrichissement historique du sujet

1 - Huit références à Napoléon, dans la légende des montagnes qui naviguent.

1 - Page 24 :
"La Via Carolina, créée par Napoléon, grandiose et oubliée".
Aujourd’hui la Via Carolina est connue comme une piste cyclable de 477K entre Paris et Prague.

Je fais confiance à Paolo Rumiz sur ce point mais une recherche Google n’a donné aucun résultat sur la relation de cette Via Carolina avec Napoléon.
Par contre on trouve beaucoup de relations entre Napoléon et Prague, dans cet article sur la rencontre de Napoléon et Metternicht le chancelier autrichien, Napoléon est décrit comme étant « the short one » …

https://www.quora.com/Did-Napoleon-Bona ... h-Republic

L'explication est là :
Congrès de Prague (4 juin-10 août 1813). Congrès qui réunit la Prusse, la Russie et la France, sous la médiation de Metternich.

2 - Page 150
Une référence à Napoléon qui m’avait échappé, peut-être la plus importante .
« La voila, la vraie grande route à faire «  dit Walter, démolissant d’emblée mon trajet d’est en ouest. Les Alpes, il faut les franchir, pas les contourner. C'est ce que disent la géographie et l'histoire. Les voies romaines, les sentiers, les chemins de fer, les tunnels, Hannibal, Goethe et Napoléon.


3 - Page 157, à propos de la route du Splugen, nous n’étions pas loin mais c’est un grand col qui reste à faire entre St Moritz, Julier Pass et San Bernadino

https://maps.app.goo.gl/Xd4UG7ahELjZMLsY7

« Il sait tout sur cette route. Il mentionne les passages de Goethe, d’Erasme venu de Rotterdam, du général français Macdonald qui perdit des centaines de soldats dans une avalanche. »
Macdonald était Maréchal de l’Empire, duc de Tarente (Pouilles) 1765 - 1840, réputé pour sa droiture.

4 - Page 192
« L’hospice du col du Grand St Bernard, à côté de la tombe du général Louis Charles Desaix, héros de la bataille de Marengo. »

https://www.napoleon.org/histoire-des-2 ... 0-general/

5 - Page 193 à propos de l’Hospice du Grand St Bernard : « je revois le passage de Napoléon, j’entends les hurlements, les ordres, les canons tirés à bras d’homme. »

Pour être monté au Grand Saint Bernard en raquettes en janvier 2016, je veux bien croire « les hurlements pour tirer les canons à bras d’hommes » même s’il n’est pas passé par la Combe des morts, la voie directe pour accéder à l’Hospice.

6 - Page 253 - « la case départ : une forteresse napoléonienne couverte de mousse, … au lieu-dit Bocca d’Orso Sagattaro » ( la case départ des Apennins)

7 - Page 263
« Dans les vallées au dessus de nous, on a vu passer de tout : des Celtes et des Carthaginois, des Souabes et des légions romaines. Et des armées napoléoniennes, des pelotons de lansquenets, des ligues lombardes, des partisans russes et slaves, des Anglos-Américains, des Allemands de la Wehrmacht, des troupes irrégulières de toutes les époques, et de toutes les sortes. »

8 - Page 269
« On l’appelle Camp dei Rus, le champ des russes. C’est à cause des cosaques. Ils ont commis de telles atrocités parmi les villageois, après avoir défait les armées de Napoléon, en 1799, que les gens se sont mis à les zigouiller dès qu’ils étaient ivres. »

Dans le livre de Paolo Rumiz je retrouve un voyage en Croatie, Krk (prononcer keurk), et Slovénie Lubjana, Gorizia, Caporetto, col de Vsric, Kranjska Gora, mais surtout beaucoup de points communs avec le Grand Tour de Suisse 2018 et 2019,
viewtopic.php?f=294&t=39406
qui outre une grand partie de la Suisse, intégrait l’Autriche (Tyrol) et le nord de l’Italie, Trentin Haut Adige, Dolomites et lacs italiens.
Pour moi c’est toujours le plus beau, le plus varié et le plus complet des 27 road trips réalisés en 8 ans.

Les nombreux points communs avec le GTDS dans l’ordre du livre :
Falzarego, Bolzano, Innsbruck, Stelvio, Trafoi, Maloja, Scuol, Samedan, St Moritz, Bernina, Poshiavo, Marmolada, Val di Non, Lac de Côme, Val d’Aoste, Valais, Martigny, Chamonix, Lac des 4 Cantons, Schwyz, Andermatt, Furka, Airolo, Bellinzona, Locarno, Brunnen, Zermatt, Grand Saint Bernard,
Un joli programme pour celles et ceux qui préparent le GTDS en 2024

Page 223, le roman évoque un passage sur la Route des Grandes Alpes,(Cayolle, Barcelonette, Guillaumes, Valberg, Cians,) en se moquant un peu de nous "On sait bien que les français font toujours les choses en grand" puis un passage sur la tricherie de la Cime de la Bonette pour battre le Stelvio et avoir le passage le plus haut des Alpes, avec un kilomètre en cul de sac ...

Contrairement à la Route des Grandes Alpes qui impose un cheminement Nord Sud ou Sud Nord avec de rares options latérales (Hauteluce, Mont Cenis, Bonette, …)
viewtopic.php?f=294&t=31166

le Grand Tour (de Suisse) propose un itinéraire conçu pour découvrir les richesses d’un petit pays, alpin et méditerranéen, montagnard et urbain, baroque et design. C’est une destination plus insolite qu’on ne l’imagine.
A chacun de choisir dans le menu des IGT (Incontournables du Grand Tour) selon ses préférences, (Nature, culture, …).

Le circuit principal fait 1600 km mais les options possibles sont innombrables. Il faut bien avoir des indicateurs et nous avons retenu les cantons (26) et surtout les IGT (45)

En 2018 nous avions mis l’accent sur la traversée de la Suisse d’Ouest en Est avec les grands cols en intégrant le Stelvio et en 2019 nous avons complété les IGT et les cantons en intégrant le Tyrol avec la Silvretta et le Grossglockner, les Dolomites et les lacs du nord de l’Italie.

Avec le livre de Paolo Rumiz, je réalise que nous avons réalisé un joli programme de roulages et de visites, même s’il nous reste beaucoup à découvrir.

Le livre est un peu un carnet de voyage, avec des considérations environnementales, sociales, économiques, de belles rencontres et une pédagogie de la géographie.
Tous les moyens de transport sont mis à contribution, à pied, escalade, vélo, automobile, Topolino, bus, train, avion, à la page 260, il ne manque que le bateau …

La Topolino arrive à partir de la page 241 et là c’est le coup de foudre pour le roman et le road trip dans les Apennins.

« Je devais repartir de zéro, avec le moyen de transport le plus lent qui fût, j’ai repensé  aux Topolino que j’avais rencontrées sur le col de Splügen, (encore lui) lors de mes vagabondages dans les Alpes, elles étaient sympathiques et italiennes.
Se farcir les Apennins, par les petites routes, c’est déjà une folie, mais dans une Topolino de 1953, là c’est du délire.
Elle s’appelle Nerina, petite noire alors qu’elle est bleue. Parfaite pour favoriser les rencontres »

La Topolino est tout à fait dans l’esprit MX5, 569 cm3, 740 kg, toit en toile, vitesse de pointe 85 puis 95 kmh

https://www.fcaheritage.com/fr-fr/herit ... t-topolino

Ce matin à 8h10 - 3°, Red Viper n'a pas roulé depuis la révision du 11 octobre à Bourg et dernier road trip Vosges Alsace en septembre.
viewtopic.php?f=294&t=51838



Concours photo de janvier sur le thème du noir et blanc, une super idée et c'est l'occasion de sortir la Miss et de faire quelques km dans les environs et d'aller voir la fresque de Napoléon déjà évoquée dans ce sujet.






Eglise romane de Groissiat, une église monastique qui a été commencée au XIe siècle, puis poursuivie au XIIIe siècle par les moines de Condat

La Topolino m’a rappelé une vieille photo du cousin génois de la Nonna, au volant d’une Fiat 600, avec laquelle ils sont partis en voyage de noces en 1955.

Et du coup ça m’a rappelé notre voyage de noces, un road trip fait en 1977, en Italie avec la Fiat 126 de Nonna qui était encore étudiante, j’avais renoncé à prendre ma voiture de fonction pour ce voyage d’agrément, car pas certain de la couverture d’assurance.

Ce road trip, est passé dans les Apennins de Paolo Rumiz.

https://maps.app.goo.gl/Q9RmZ9ryVcDQ2vQi6


C’était un voyage avec étape à Gênes pour voir la famille, puis à Lido de Jesolo pour un séjour au bord de l’Adriatique et pour terminer un séjour dans les Abruzzes à Agnone pour voir une amie de Nonna.

J’avais prévu une étape à Rimini où séjournait un membre de ma famille mais l’hôtel était complet, nous étions jeunes, et fauchés, j’aimais conduire et après le repas du soir nous avons décidé de poursuivre la route vers Agnone.

Une route de montagne infernale comme il semble y en voir beaucoup dans les Appenins d’après le livre. J’étais jeune et c.n, j’avais tout le temps de me reposer au bord de la route, mais il me semblait facile d’aller jusqu’à Agnone … et Nonna n’aime pas conduire la nuit.
Bref au petit matin, dans un virage, j’ai cru voir mon lit et j’ai fait un tout droit dans un gros camion de travaux publics qui arrivait en face.
Le chauffeur était catastrophé il pensait nous avoir tués.
Mais on roulait lentement à cause des virages et la 126 s’est avérée très résistante, (moteur AR). Le chauffeur a modifié un peu la carosserie, il a libéré les roues avec une barre à mine et nous avons poursuivi notre chemin avec cette 126 qui semblait détruite.

Dans tous les villages traversés les italiens nous proposaient de l’aide …
Nous sommes arrivés à Agnone, à domicile dans le pays de Fiat et la 126 a été réparée sur place.
Si ça peut servir de leçon … on ne lutte pas contre la fatigue ...

30 heures 2700K
https://maps.app.goo.gl/BTvffoJX8NkiFpTBA

J'ai failli m'installer à Gênes, à Voltri exactement pour les beaux yeux d'une policière......

Ah Gênes c'est quelque chose

Nous y passions chaque année pour voir la zia Era qui habitait dans le quartier de Bolzanetto.
Une année nous avons eu la chance de passer quelques jours à Gênes pendant les Rolli days un peu comme les journées du patrimoine avec des palais ouverts gratuitement au public.

Comme l'écrivait le poète F. de Quevedo, « l'or (nous dirions l'argent) naît aux Indes, meurt en Espagne, est enseveli à Gênes » et ça se voit dans ces palais.

Le Nonno de Nonna était un peu révolutionnaire et avait donné des beaux prénoms à ses enfants :
(Edit Nonna)

Era Nuova pour ère nouvelle en 1900
Germoglina née en mars pour petit bourgeon (sa mère)
Athéo pour athée
Lucina pour petite lumière
Libero (que j'avais oublié)

Le Nonno Communiste et Anarchiste a fui l'Italie fasciste caché sous un train pour venir en France.

Il y a une 126 bis pas loin de chez moi, je jette un œil de temps en temps mais pas encore sauté le pas !

Orangemécanic,

Une voiture sympathique, la bleue marine a été remplacée par une 127 Brava neuve, et quelques années après j'ai eu une 126 blanche en VO et une 128 quasi neuve rachetée à un client.
Ensuite une 131 puis une Croma DID pour aller travailler à Bourg, un vrai chameau.

Malheureusement Fiat a arrêté ce segment et je suis passé chez Volvo (S40 2L), mais je suis resté chez Fiat pour la 2ème voiture, Uno puis Punto, chacune a duré 15 ans.
Contrairement à une légende urbaine, aucune de nos Fiat n'a jamais rouillé ...

Tu as eu un "traitement" de faveur ?

J'ai eu, il y a bien longtemps (76), une 500 de 71 que mon père avait remise à neuf, blanche intérieur rouge, un régal ! Mon beauf l'a finie dans les champs !

A+, Gilles, la seule FIAT de la famille si l'on met de côté la Lada break de mon frère !

Pas de traitement de faveur mais je suis arrivé chez Fiat en 1975 après un passage d'un an chez Ford.
Je pense qu'en 1975 les mauvaises années de rouille étaient passées, des clients en parlaient.
J'ai quitté l'automobile en 1979, mais la Punto de janvier 2002 remplacée par la Fiesta en 2017 était encore en bon état.

Un truc amusant et bon à savoir, elle stationnait dehors, et j'avais mis un tas de pièges pour les rats, car le pneu ARG partait en poudre et je pensais qu'ils venaient se restaurer sur la Punto.
En fait un pneu d'origine de 2002 (vu avec le DOT), pas usé en profondeur mais bouffé par le temps (15 ans) et le soleil car toujours stationné au même endroit.

C'était humoristique !

En tous cas, je suis très envieux de tes "virées" et j'aurais bien aimés avoir le courage de faire autant, même si je me suis baladé à l'époque de mon VW Westy (Allemagne, Autriche, nord Italie, nord Espagne, ainsi que la France tous côtés) je ne suis pas allé aussi loin !
Bravo et merci pour tes récits et photos !

A+, Gilles