Mais au delà de Napoléon, ce qui est le plus intéressant dans ce livre, c'est la relation avec la notion de road trip, un point essentiel pour ce qui me concerne mais aussi pour beaucoup (pour ne pas dire la plupart) de Mimixiens.

Page 395 - Un road trip sans carte …
« C’est au cours du moment où l’on franchit une colline, qu’un voyage se décide . Il n’y a pas de programme qui tienne devant une vision au sommet, qui vous découvre des trésors. Peut-être qu'un vrai voyage devrait être fait à l’aveuglette, sans la moindre carte. Comme ça d'instinct. Comme mon ami Roman Arens, journaliste allemand, qui voilà quelques années, est allé de Munich à Rome en scooter, sans carte justement, en demandant tout simplement aux passants la route de la ville éternelle. »

Je retrouve ici la notion de "Chemin des écoliers" qui permet au road triper de s'écarter de la cible et d'improviser son parcours au fil de l'eau.

On verra plus loin que Paolo Rumiz est cependant très attaché aux cartes.

Page 406 - La Route des Apennins de Paolo Rumiz croise la Via Appia de Jacques de Saint Victor
Etonnant ? Non, tous les chemins mènent à Rome ...

"Le Sud, le vrai vient à ma rencontre, dès que ma petite auto bleue salue les terres de Capossela, croise l’antique via Appia et franchit le col appelé Sella di Conza, entre les Monts de l’Irpinie et ceux de la Basilicate, pour se lancer dans la descente vertigineuse vers la mer Tyrrhénienne."

https://maps.app.goo.gl/2hygf2iDWARR7F9Q7

Tous les chemins mènent à Rome ...

https://www.lalanguefrancaise.com/expre ... ent-a-rome

ça rejoint le principe du Chemin des écoliers

Un film avec une histoire de road trip en Italie avec une vieille Alfa
https://www.allocine.fr/film/fichefilm_ ... 32037.html

Coluche
https://www.youtube.com/watch?v=XIUPaUzgiLI

[b]Une référence à Napoléon qui m’avait échappé page 150, peut-être la plus importante .[/b]

« La voila, la vraie grande route à faire «  dit Walter, démolissant d’emblée mon trajet d’est en ouest. Les Alpes, il faut les franchir, pas les contourner. C'est ce que disent la géographie et l'histoire. Les voies romaines, les sentiers, les chemins de fer, les tunnels, Hannibal, Goethe et Napoléon.

Sauf oubli, c'est terminé avec Napoléon, mais je vais encore vous infliger quelques passages, en relation avec les road trips, et particulier sur les cartes, l'Ape, les voyages, ...

Frenchcruiser nous avait averti, "ça risque d'être longuet" ...

C'était bien vu

Page 418, Nicolas Bouvier un autre écrivain voyageur dans une Topolino

« Je crois fermement aux coïncidences, un des plus grands livres de voyage du XXème siècle, a été écrit dans une Topolino, et comme ça se trouve en 1953, l’année d’immatriculation de Nerina. L’auteur en est un photographe suisse, Nicolas Bouvier, qui à 20 ans a traversé les Balkans, la Turquie, l’Iran, l’Afghanistan, et le sous-continent indien, en compagnie du dessinateur Thierry Vernet. L'ouvrage s'intitule « L’Usage du monde ». Je le connais par coeur et cela me réconforte de l’avoir toujours sur ma table de nuit . Seul Patrick Fermor, peut-être dans sa traversée à pied de l’Europe en 1933, a su aussi bien décrire le luxe de la lenteur. »

https://www.editionspaulsen.com/hors-co ... phies.html
Encore un livre aux Editions Paulsen de Chamonix.

A lire aussi "l'Usage du Monde" de Nicolas Bouvier. Il y a de nombreux ouvrages consacrés à cet auteur. Encore une perle de Paolo...

Oui c'est semble t-il le livre préféré de Paolo Rumiz :
"Je le connais par coeur et cela me réconforte de l’avoir toujours sur ma table de nuit"

Nicolas Bouvier : "Le voyage est une grande leçon de modestie et de dépouillement"

https://www.youtube.com/watch?v=TwfxibIb_DQ

Une interview de Nicolas Bouvier par la RTS (Radio Télévision Suisse) à la sortie de l'Usage du Monde en 1963.

https://www.youtube.com/watch?v=y-SWM6i01Ek

La Compagnie des Auteurs sur Nicolas Bouvier:

Grand merci, Frenchcruiser

Dans un voyageur émerveillé, (2/4) un déclic et en plein dans le mille avec : "C'est la contemplation silencieuse des atlas à plat ventre sur le tapis entre 10 et 13 ans qui donne ainsi l’envie de tout planter là. « 

A suivre ...

Il y a eu également un très bon article dans Le Monde en juillet 2023 sur Nicolas Bouvier....

Page 419
Pour voyager il suffit de lire des livres et encore une Ape


« Je croise une Ape, conduite par un vieux (Fernando ndlr). Devant une Ape, on s’arrête, c'est inévitable : derrière, il y a tout un monde. Nous faisons une pause au milieu de la route, pour parlementer par nos fenêtres ouvertes.
C’est dire à quel point nous sommes seuls dans cette jungle verte. »

« J’interroge Fernando: « Qu’en penses tu ? Suffit-il de l'imagination pour connaître le monde ? ». Il hésite, il craint le piège. Quelqu’un (Nicolas Bouvier ndlr) lui dis-je, soutient que pour voyager il ne sert à rien de quitter son fauteuil, il suffit de lire des livres. Son visage s’illumine.
Excuses moi, mais comment je l’aurais vu Abatemarco sans me déplacer, dit-il en indiquant une colline de l'autre côté de la vallée. Il suffit d'une réponse pareille pour remplir une journée.
Abatemarco, comme s’il parlait du Maroc ou de la Georgie (c’est drôle on revient au livre de Lermontov, cher à Karagueuz),

« Je le réconforte en lui lisant la confirmation de sa réponse : « J’ai trop besoin de cet appoint concret qu’est le déplacement dans l’espace ».
Tu as raison mon cher ami, le voyage est inévitable. Pour aller à Capo Sud et voir Abatemarco. »

https://maps.app.goo.gl/mi95y9GY9iuMypsH8

https://maps.app.goo.gl/4U1BDKWxtvSipsbaA


Ça m’est revenu après coup, mais cette Ape du Palazzo Grillo était au moins ma quatrième expérience, il y en a un peu partout en Italie qui vous proposent de visiter les beaux coins du secteur, en principe le prix est raisonnable et l’intérêt est que l’engin se faufile partout dans les centres historiques, le conducteur fait office de guide et vous vous reposez un peu des visites à pied.
De mémoire sur deux expériences d’Ape de tourisme hors hôtel, les deux étaient très bien (Palerme et Polignano) et une troisième où le conducteur a tenté de doubler le prix convenu (à Florence), mais ce n’était pas une Ape c’était l’équivalent à pédales.
S’il vous arrive de recourir à ce moyen de visite, il faut verrouiller la durée et le prix global de la balade.
Au vu de nos expériences les Ape ont une certaine déontologie, ils doivent détenir une carte professionnelle.

Palerme (très bien)



Polignano (très bien aussi)



Pas de publicité, pour l'escroc à pédales de Florence ...

Page 421 - L’attachement aux cartes

« Dans mon enfance, lors des vagabondages toponymiques qui me laissaient à bout de souffle devant mon atlas, j’en vins à la conclusion que si ces noms fabuleux avaient disparu de la carte, les lieux proprement dits avaient dû disparaître aussi . Cette intuition était correcte : un lieu privé de nom cesse d’exister. C'est pour cela que je suis encore attaché aux cartes : elles servent à empêcher l'anéantissement de la mémoire . Le GPS ne suffit pas . Les lieux, il faut aller les chercher, les courtiser, les rejoindre en commettant des erreurs et des digressions , sinon ils sortent de votre mémoire. Un peuple qui n'a pas le sens de la géographie est destiné à sortir aussi de l’histoire. »

+1000

Nicolas Bouvier La Compagnie des Auteurs un voyageur émerveillé (vidéo 2/4) : « C'est la contemplation silencieuse des atlas à plat ventre sur le tapis entre 10 et 13 ans qui donne ainsi l’envie de tout planter là. « 

Dans ce passage du livre de Paolo Rumiz et dans cette dernière vidéo de Nicolas Bouvier, j’ai retrouvé (à un modeste niveau), mon enfance chez mes grands parents maternels, dans la Meuse, mon côté 25% Lorrain. Ils avaient le Grand Atlas mondial du Reader Digest, que je dévorais à longueur de journée, probablement dès mes dix ans.





Je réalise aujourd’hui, que je dois beaucoup à cet atlas, pour le plaisir trouvé dans la lecture des cartes, pour la préparation des voyages, des randonnées, des road trip, et de mes navigations en avion, et j’ai conservé précieusement la carte « aviation » de ma zone de vol autour de Chavenay-Villepreux.


C’est aujourd'hui toujours un immense plaisir, de travailler sur les cartes pour préparer un road trip ou un voyage.

Carte de relief - Les Apennins des Montagnes qui naviguent, et la Via Appia



Carte de relief - Le Caucase, d'Un Héros de notre temps


Carte des Balkans, chers à Nicolas Bouvier



Je découvre en creusant ces souvenirs que mon instructeur Serge Caron, commandant de réserve de l’Armée de l’Air, pilote d’essai Chef de Projet sur avion à décollage vertical, et dont le dada était de mettre l’hélice en drapeau et de faire décrocher mon DR220 a transmis sa passion à son fils Sébastien qui s’est orienté vers l’aéronautique.
https://www.aerocontact.com/entreprise- ... esentation

J'en ai terminé avec les 4 vidéos de la Compagnie des auteurs, sur Nicolas Bouvier, mais c'est un un véritable pousse au crime qui donne envie de lire d'autres ouvrages de Bouvier, en particulier l'Usage du Monde, mais pour celles et ceux qui envisagent L'Expo d'Osaka en 2025, il y a d'excellents ouvrages sur ce thème écrits par Nicolas Bouvier ou un photographe qui a suivi son récit de voyage pour l'illustrer de photos.



En prime ces vidéos (qui sont des enregistrements radiophoniques), commencent par PAN AMA de The Avener
https://www.youtube.com/watch?v=Y2SmQpZ5LZI

Comme on est un peu dans le HS, je me contente de quelques formules :
« On croit qu’on va faire un voyage et bientôt, c'est le voyage qui vous fait ou vous défait »
Textes musicaux fabriqués comme un morceau de musique, démarche d'émerveillement, livre champagne, livre rare, ...


Nerina, la Topolino bleue de 1953, de Paolo Rumiz et de Nicolas Bouvier, mais pour ce dernier aucune certitude sur la couleur.



J'en ai bientôt terminé aussi avec le livre de Paolo Rumiz, Les montagnes qui naviguent, plus qu'une trentaine de pages, avec un passage intéressant pour les road tripers.
Une certitude, c'est aussi un livre rare ...

J'ai les yeux plus gros que le ventre (pourtant....) en ce qui concerne les bouquins. Je viens de compter, 58 livres sur le buffet dans la liste d'attente plus deux commandés.

Sacré rythme de lecture

Je prends mes livres à la médiathèque, plus ceux prêtés par les amis (trois à lire dont un des premiers de Tesson, la marche dans le ciel et le dernier Giesbert, Tragédie française).
Nous faisons travailler le libraire avec les occasions de cadeaux aux enfants et Guérin Editions Paulsen quand nous passons à Chamonix.

Je reviens dans le sujet avec le dernier livre acheté, chez notre libraire, « la Bataille » de Patrick Rambaud, qui évoque la bataille d’Essling en 1809, "40 000 morts, 11 000 mutilés, première grande hécatombe de la guerre moderne, sans gloire, sans illusions ».