. Après 1 800 km et deux traversées du Massif Central en empruntant toutes les routes, de la meilleure à la bien défoncée… Pour rappel, mes impressions se mélangent avec le bonus des pneus neufs (des Michelin Pilot Sport 3). Les Bridgestone précédents étaient encore bons, moins bons par températures estivales ou sur route humide. Les Micheli PS3 sont indiscutablement meilleurs sauf sur un point : ils téléphonent peu les informations comparés aux Bridgestone. Je ne suis pas pilote, juste un conducteur rapide ayant fait un peu de compète moto.
Le premier point : ne pas se faire une opinion trop tôt. Le ressenti était mitigé après 100 km ; il est devenu totalement positif derrière. Au début, arrière remonté de 15 mm, avant descendu de 19,5 mm… les kilomètres ont tassé le train avant au point de ne plus pouvoir prendre le moindre chemin de terre. Tout d’abord noté un paradoxe qui n’a fait que se vérifier au fil des kms : en mode balade on ressent tout et l’auto est plutôt inconfortable. Alors qu’en conduite rapide, ou très rapide, sur les mêmes routes, la MX semble surfer la route et le confort devient très acceptable, y compris sur mauvaises routes. Plus l’on roule vite, moins on sent l’inconfort des resssorts fermes. À croire — ce n’est qu’une supposition — que ce set R&D est fait pour travailler à haute vitesse (vitesse du piston des amortos, pas l’allure de l’auto) et non à des vitesses faibles. En tout cas il semble plus performant à vitesses rapides ; que ce soit pour filtrer les petites bosses, comme pour amortir et neutraliser les grosses compressions. À basse vitesse sur revêtement dégradé, l’auto n’est pas trépidante ou sautillante, mais plutôt “remuante”. On le voit très bien la nuit au faisceau de phare : elle a la bougeotte à la moindre irrégularité. Au départ cet amorti ferme m’a gêné. Par la suite on s’habitue ; ça me dérange moins aujourd’hui.
Sur des bitumes bien lisses, de très belle routes, il y a aucune perte de confort et l’on profite d’un meilleur amortissement, plus fin, bien plus rigoureux, avec moins de réactions dans le volant (l’excellent filtrage des PS3 y participe). Avec les réglages cités plus hauts, avant très plongeant donc, cela a donné une voiture géniale en entrée de virage, avec un nez qui rentre tout seul et toujours quoiqu’il arrive. Elle ne se “pilote” plus au volant mais aux pédales ! Vous levez le pied… elle rentre ; vous accélérez… elle “sort”. On se contente de simples petites corrections au volant. C’est très excitant comme réactions et ça promet sur circuit ! Accessoirement, ça oriente sur le réglage de base à adopter avant d’aller jouer sur un circuit. Cette faculté de pouvoir rentrer de l’avant encore et toujours, même tard, a un impact direct sur les trajectoires. Avec les Bilstein et l’assiette inversée (arrière plus bas), déclencher le virage un poil trop tard à vive allure, c’était rater la bonne traj’ et la corde — le plus souvent pas rattrapable (la traj’). Avec les Öhlins et l’assiette avant plus basse, on peut déclencher le virage très tard, le train avant rejoint toujours la corde (ou vous donne cette sensation). Sur route inconnue, avec des virages aveugles, cela offre plus de visibilité et de sécurité, permet plus de latitude de réaction en cas de difficulté. Effet pervers : on se sent tellement en sécurité avec ça qu’il ne faut pas abuser du déclenchement tardif, sur route légèrement humide par exemple.
Depuis j’ai remonté l’avant pour avoir une assiette plus neutre et si le phénomène est moins marqué (au lever de pied), l’avant reste beaucoup plus réactif. En grande courbe rapide, quand on a le pied lourd, l’auto rentrera de l’avant même sans lever le pied, mais avec plus d’engagement au volant bien sûr. Vous ne ferez pas ça avec les suspattes STD : l’auto est sur le fil et “s’échappe” tout doucement de l’avant vers l’exter tant que l’accel’ est enfoncé. Le roulis a disparu. La MX vire à plat quelque soit le rythme. On va passer l’hiver comme ça (avant remonté) pour un comportement plus neutre, mais très sûr, et on verra par la suite si je la fais replonger un peu. En hydraulique Öhlins conseille 10 clics à l’avant comme à l’arrière. Ça me paraît être une base pour le circuit. Pour regagner un peu de confort sur route, j’ai adopté des réglages autour de 18 clics à l’AV et 16 à l’arrière (qui paraît un peu plus souple que l’avant).
Le train arrière ? Si j’en parle peu c’est qu’il ne s’est jamais manifesté, ne m’a jamais inquiété, n’a jamais décroché — sauf en insistant en sortie de virage serré, mais faut le faire exprès —… en un mot, il se fait oublier ! Y compris sur routes légèrement humides. Les pneus y sont pour beaucoup, les suspattes aussi. Sur toutes les routes à vive allure, les réactions de cisaillement (désaccord AV-AR et pertes d’adhérence sèches) sur les grosses bosses ou grosses compressions, les raccords en plein appui… ben y’a pu ! Ça cogne fort mais la nouvelle Mixette reste toujours en ligne. Idem lors des freinage sur les bosses. Si l’on rentre trop fort, on peut vraiment se ralentir sans que l’arrière ne devienne instable ou très délicat. Sueurs froides en moins !!! En bonus, moins d’interventions du DSC. En revanche, les rares fois où il agit, les ressorts fermes allongent le temps de calcul pour un retour à la normale. Il faut anticiper et lever le pied dès l’apparition du voyant pour que le DSC vous “redonne” plus vite la sauce auto en ligne.
Les grosses compresions ou les gros trous. En conduite normale et à fortiori rapide, c’était un écart sec du train arrière, voire une perte d’adhérence courte mais sensible de chaque train au passage de la difficulté. Mouvements de caisse importants en détente, talonnage aussi sur une grosse compression et sensation très limite de grand n’importe quoi : ça tanguait, roulait et chaloupait en même temps. Heureusement le DSC reste performant dans ces conditions. Avec les Öhlins il n’y a aucun décrochage ou mouvement latéral : l’auto reste en ligne. Certes ça tape fort, c’est du brutal, mais très bref : l’obstacle ou le trou est déjà digéré au moment où vous vous reconcentrez en raidissant les avant-baras au volant. Trop tard ou inutile : la MX n’a pas bronché et les suspattes ont fait le job à votre place.
En résumé je déconseillerais ce set à ceux ayant le dos fragile ou apprécient le confort d’origine. Difficile d’avoir le beurre et l’argent du beurre. Mais le confort me semble très acceptable et même parfois meilleur que le côté chamallow des Bilstein STD. Et pour celui qui veut se faire plaisir de temps en temps sur circuit, c’est clairement un excellent set-up.
POUR Belles sensations de pilotage Confort assez préservé la plupart du temps Gros potentiel sur circuit ; énorme plaisir sur routes lisses Gain important en sécurité à haute vitesse Roulis, sous-virage et réactions désordonnées à la trappe ! Usure uniforme des pneus CONTRE Rabaissement limité à l’AR Voiture qui touche facilement Réactions sèches sur les grosses compressions, remuante en promenade Réglages précharge et assiette après dépose des roues
NC RC 1.8 -> NC RC 1.8 Fire -> NC RC 2.0 Performance -> NA 115 Mariner Blue -> NA 90 Classic Red
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