Bon ça dérive
L'histoire suivante ne demande pas une leçon de morale, autre temps, autres moeurs, autre comportements et puis la jeunesse.
Certains (dont moi) ayant été plus cons que les autres
CARBONISE
Ca se passe à la sortie d'une boite.
Le genre de boite/bar de ville (je ne dirais pas laquelle sauf sous la torture) qui ferme à 4h30 du matin.
Ce vendredi là je suis fatigué, je n'ai pas vraiment suivi le rythme de la bande, plutôt moins bu et j'ai envie de me coucher. Un pote archi bourré me dit qu'il rentrerait bien avec moi de toute façon la bande a mes clefs, le squat (enfin chez moi) est connu. C'est au matin (midi quatorze heure) que je découvre qui est là et qu'on prépare la soirée suivante.
Il est 3h du mat'. On monte dans ma voiture, une Golf GTI, mon pote, on va l'appeler "polo", couche direct le siège et je démarre. La route est simple, tout droit feu, droite, feu, tout droit et puis les belles artères de la ville (deux voies) avec un beau virage au feu pour passer sur la grande ligne droite. A un moment il y a un freinage, feu, autre ligne droite, la place centrale, gauche et c'est chez moi.
Donc le départ est correct, je suis sur les temps de références normaux, je vois le feu du bon virage, il est vert, j'accélère, prend bien mon axe, je suis sur la ligne droite, tout va bien jusqu'à ce qu'une caisse se place derrière moi. Il me colle au cul ce crétin, je pousse et décide de le semer au virage suivant (avant la dernière ligne droite). Le mec suit, il est dans mon pare choc, vache il roule bien. Je serre ma droite, accélère toujours, il prend la file de gauche, remonte et grapille des mètres.
-Eh polo t'es là ?
- hein....
- Il y a un mec qui joue là
- hein...
- je crois qu'il est plus rapide que moi, c'est quoi sa caisse ?
- hein...
Je n'en tirerai rien...
Pendant ce temps l'autre voiture est arrivée à ma hauteur. Vache je vois ses jantes, je reconnais la 309 GTI16, terrible ce qu'elle marche fort. Mince il a un passager en plus, il me regarde il me sourit. Bah je lui souris aussi alors. Il baisse sa vitre, moi aussi alors.
- elle marche bien ! (je lui dis)
- ah ouais, me répond-il en souriant.
Il sort Le bras et semble vouloir me montrer quelque chose...
Oui il sort son autre bras et avec son index il pointe un bout de tissus orange.
Mince il y a un truc marqué dessus... Po.li.ce.
Merde...
Dans ces cas là, c'est comme si on débourrait d'un coup. Immédiatement on sens arriver le mode piéton, on pense à combien on va souffler, où on va dormir, c'est con, je suis à 150m de chez moi à présent.
Je freine, m'arrête, prend mon visage le plus contrit et j'attends.
- Bonjour monsieur, vous allez où comme ça ?
- Chez moi, je rentre, je suis avec un pote on est fatigué, j'habite là (en lui montrant du doigt en gros la direction)
- Et vous venez d'où ?
- de l'.N... on y a passé la soirée
- Ah... et vous avez bu ?
- Hum oui, normalement
- Et si je vous fais souffler dans le ballon ?
- Il va s'allumer, peut-être pas cramoisi, mais s'allumer c'est sûr
- Vous avez les papiers ?
- Oui tenez
- Et votre copain là ?
- Polo !
-....
- Polo !
- ....
Je le secoue, il se réveille brusquement, j'ai cru qu'il allait me mettre une baffe.
- Polo c'est la police, t'as ta carte d'identité ?
- Hein...
Il fouille sa poche, je vois le porte feuille, je lui prends, sa carte est là
- tenez monsieur l'agent.
- vous pouvez sortir du véhicule ?
Je m'exécute. Je ne titube pas, je suis à présent clair et éveillé.
- vous pouvez me montrer le coffre ?
(désavantage à l'époque d'avoir des caisses parisiennes dans des villes de province...)
- Oui voilà
- Bon monsieur vous habitez où exactement ?
- Là, rue E... c'est à 150m, je vous jure on rentre et on se couche.
- Mais votre copain il a le permis
- Bah oui
- Alors il va prendre le volant
- Vous-être sûr ? (voyant polo dans un état pas possible)
- Monsieur (s'adressant à polo)
- Hein...
- Vous pouvez sortir du véhicule ?
Polo ouvre la porte et sort, mais seules les jambes et un bras font le mouvement... Son cerveau percute, il déboucle sa ceinture et sort vraiment. Cette fois, il est presque debout, mais trébuche sur le trottoir. Il se rattrape in extrémis, se redresse, passe devant le capot, va pour saluer le policier et s'étale de tout son long sur le capot.
Il semble inanimé... il ne répond plus... on le secoue, il ronfle.
- Monsieur ? (s'adressant à moi de nouveau)
- oui ?
- Votre copain il est carbonisé là
(sans blague)
- Oui je vois (sais, c'est pour ça que je le ramenais d'ailleurs).
- Vous savez ce qu'on va faire ?
- Non ?
- On va remettre votre pote dans la voiture, vous aller conduire 150m pour rentrer chez vous, vous allez vous garer, je vais vous regarder. Si vous n'ouvrez pas la porte je vous tombe dessus et déchaine les chiens des enfers, vous avez compris ?
- Oui Monsieur
On pousse polo tant bien que mal, je remonte en voiture, je fais mes 150m au pas, je trouve une place (bonheur), je sors polo, je ne me retourne pas... j'ouvre ma porte en soutenant polo, 2 étages, ça y est...
Une soirée de passée...
Celle-là impossible qu'elle se termine comme ça aujourd'hui
