Tout d'abord un site qui détaille bien la manœuvre et son utilité sur circuit. Je m'intéresse surtout au faux talon-pointe (donc sans double débrayage) qui permet d'éviter un blocage du train arrière au rétrogradage à haut régime :
https://fr.europatrackdays.com/article/93/le-talon-pointe

La même technique via une vidéo grandiose qu'avait montré Percolator


Néanmoins, quand on regarde en détail le tracé https://fr.wikipedia.org/wiki/Circuit_de_Suzuka, on s’aperçoit que ce type de route enchaînant une ligne droite d'autoroute allemande sans limite de vitesse qui poursuit sur une courbe large qui se ressert violemment et oblige soit : à sortir en sous régime et perdre du temps pour accélérer, soit à tenter un rétrogradage en plein appui...
... Et bien ce n'est pas un tracé normal de route ouverte où les virages sont à rayon constant en majorité

Donc, si on se retrouve à arriver, sur route ouverte (j'insiste), face à un virage serré nécessitant de tomber un ou plusieurs rapports pour sortir vite ensuite, en quoi avoir du frein moteur en pleine ligne droite sur l'essieu arrière, lors du rétrogradage, est-il un problème

Car on ne peut pas faire un freinage dégressif qui empiète sur l'entrée de virage comme sur circuit (sinon on utiliserait toute la largeur de la route pour la trajectoire). Le blocage de l'essieu arrière, lors du changement de rapport, ne perturbe donc pas l'équilibre dans le virage (il a été fait avant). Et personnellement, avant l'arrivée de l'ABS, quand il y avait encore des répartiteurs de freinage sur l'essieu arrière pour éviter le blocage des roues arrières au moment du transfert de charge vers l'avant... J'en étais à bloquer le répartiteur arrière en position ouverte pour avoir le maximum de frein sur l'arrière et conserver la directivité de l'essieu avant. En bref, la voiture se tenait au volant sinon l'arrière cherchait à dépasser.

Donc pour moi, être debout sur les freins (car ils sont d'origine), en même temps que je tombe un ou deux rapports, ne me pose pas de problème, puisque l'instabilité arrière générée rend l'inscription de l'avant plus sûre et surtout que de nos jours, sur une propulsion, l'ABS veille et peut à tout moment relâcher les freins arrière si vraiment il y avait un début de blocage du fait de l'absence de faux talon-pointe.

Evidemment, sur la neige, le raisonnement ne se tient pas mais ça ne me viendrait pas à l'idée de rétrograder violemment face à un petit virage glissant

D'où ma question, sur route ouverte, quel est l'intérêt du talon pointe hormis l'aspect fun de maîtriser la technique et le petit coup de gaz valorisant à l'oreille Je mets de côté la notion d'usure de l'embrayage et des synchros en partant du fait qu'ils sont assez solides contrairement au passé.

Salut
Se la péter au café devant les copains ?
A+

+1, se prendre pour un païlaute

Le but si c'est bien fait, du moins sur les anciennes boîtes, est de préserver les crabots des synchroniseurs d'arbre. Les vitesses passent plus vite et sans abîmer la boîte.
Avant tous les ralysmen le faisaient. Maintenant, je vois qu'ils les passent à la volée.

J'ai eu en effet des boites ou rétrograder de 3 en 2 craquait et ne passait pas à partir d'une certaine vitesse… A moins de faire un double débrayage.

Mais sur la MX5, la boite n'a pas de simples synchros avec un seul cône de friction mais jusqu'à 3 cônes de friction en métal renforcé sur certains rapports pour enclencher à coup sûr même à régime élevé :
https://www.roadster.blog/2015/03/mx-5-skyactiv-transmission.html

Cela ne sert pas uniquement à préserver la boîte.

Ça sert aussi et surtout à mettre le bon régime moteur pour éviter un "blocage" de pont.

C'est surtout efficace sur les forts régimes. Quand tu es à 6000 ou 7000 tr et que tu freines avant d'arriver sur un virage, si tu rétrogrades trop fortement sans relancer le moteur, alors tu vas avoir un problème au niveau du train arrière. Les roues ne vont pas être à la bonne vitesse et cela va provoquer un à-coup ce qui va déclencher le décrochage (dérapage) du train arrière. Et si t'es déjà en appuis d'un côté bah ça part...

Bref c'est plutôt en conduite soutenue que c'est important. Effectivement si tu roules tranquille ça sert à rien si t'es rapports passent bien.

Personnellement je le fais sur route dès que besoin.

Sur route c'est pour moi préservation de toute la chaine de traction des à coups : embrayage, boite, pont.
Mais aussi plaisir auditif

Quand j'étais djeun, cela se faisait beaucoup.

Boites moins performantes, bonhommes voulant faire le pilote, conduite énervée plus facile sans risque de perdre son permis, il doit y avoir plusieurs facteurs, comme d'habitude. Maintenant....

Quelques observations sur le post initial:
1) concernant les rayons des virages: sur route ouverte,les amorces des virages se font à rayon progressif (la courbe est une clothoïde:rayon* distance= constante): le conducteur braque "progressivement".Sur circuit dédié,pas de clothoide,on passe d'un bout droit à un rayon constant:le païlote braque "brutalement".
2) concernant le faux"double débrayage": il permet de relancer le moteur lors d'un rétrogradage et d'éviter le risque d'une glissage de l'arrière (pour une propulsion= survirage brutal) ou de l'avant (pour une traction= sous virage brutal).Freiner fort en même temps est compliqué car l'effort appliqué sur le frein et sur l'accélérateur sont forts différents,à faire avec le même pied évidemment: très souvent on ne freine pas assez fort,ce qui peut être assez casse gueule.
3) sur piste,il faut faire du freinage dégressif,ce qui complique encore plus la manoeuvre....
4) beaucoup de pîstardes pures n'ont pas d'ESP ni d'ABS: les bacs ne sont jamais très loin!

Je cite : "Sur route c'est pour moi préservation de toute la chaine de traction des à coups : embrayage, boite, pont."

+ 1 !! Je fais systématiquement le talon pointe, depuis toujours, c'est une manie. Je pense qu'en plus de la boîte, cela soulage l'embrayage, du fait qu'on se retrouve à embrayer au bon régime. Sans compter l'absence d'à-coups. Et c'est un vrai plaisir de sentir la vitesse presque aspirée au moment de rétrograder...

... Et l'embrayage est 2 fois plus utilisé, donc s'use plus rapidement ... En conduite sportive, je veux bien croire que ce soit utile, pas en conduite normale ! Les routes ouvertes ne sont pas un circuit !

Ben non justement.
Si tu fais un jolie double débrayage talon pointe, ni les synchros ni l'embrayage n'ont besoin de bosser pour accorder la vitesse d'arbre moteur avec la vitesse d'arbre de boite.
D'où moindre usure pour tout le monde.

Après pour moi ça participe du plaisir de conduire.
Quand tu as réussi à tout bien synchroniser, tu as le plaisir du beau geste.
C'est joli, c'est doux, ça fonctionne.

Et ca justifie pleinement le choix d'une boite manuelle.
Car soyons honnête une bonne boite auto fait le job parfaitement et le réussi à tous les coups bien mieux que le quidam.

Sur les ND en plus on bénéficie d'une jolie pédale d'accélérateur articulée par le plancher. C'est vraiment super facile pour faire le talon pointe. Il ne reste plus qu'à synchroniser ça avec le double débrayage.

Exact,seule la butée est plus sollicitée.

Sur ma NA, je sens clairement que ça "saute" moins quand je fais un talon pointe (même un "faux" sans double débrayage, ce que j’appellerai plus un "rev matching" que l'on peut également faire sans toucher les freins.) Et sans forcément rouler comme un fou.

Cas typhique :

Une simple arrivée sur un giratoire avec une décélération de 90 à 40km/h sur un filet de frein, en rétrogradant à gros modo à 2500 pour un passage à 3200 trs. Bah, j'ai la sensation que le petit coup de gaz rend le passage plus fluide, sans coup. Peut être que c'est placebo.

Il faudrait faire un test avec un accéléromètre et/ou avec un passager(ère) qui ne sais pas si je donne le coup de gaz ou pas pour être sûr de l'effet

Bon après sur ma NA les synchros 5 → 4 sont morts depuis 10ans et je suis obligé de faire un double débrayage pour que ça passe